"Je reste très "connectée" à la douleur ... et en même temps à l'instinct d'aller de l'avant. La douleur est une information et un guide précieux pour pouvoir se frayer son chemin quoi qu'il arrive et dans n'importe quel état.
Difficile pour moi de savoir ce qui est censé être un "problème" ou pas. Et vu que je suis tellement "contorsionniste" face à la douleur, j'ai tellement de moyens de m'y adapter, de l'intégrer et de me frayer mon chemin avec elle, qu'en fait c'est très rare qu'elle me pose problème au sens où je l'entends: quelque chose de bloquant, insoluble, qui me cloue là et m'empêche d'aller plus loin. En général, mon aptitude à trouver des solutions est quasiment infinie, même avec les problèmes "graves"...
Quant à la perception par les autres, si l'on peut rester si longtemps sans que notre douleur ou nos problèmes physiques soient pris au sérieux, je pense que c'est en bonne partie à cause de notre incapacité à transmettre nos émotions aux autres. On leur transmet bien l'information "j'ai mal", "je ne vais pas bien", mais pas les émotions correspondantes ... donc l'information n'est finalement pas assimilée en face.
La perception des autres se trouve leurrée par notre mode de communication particulier, parfois lourdement leurrée.
Quand une personne "non émotionnelle" dit qu'elle souffre, le message est soit non capté, soit interprété de manière erronée (personne mal dans sa peau, qui a besoin d'attirer l'attention sur elle, qui essaie de se soustraire à un effort ou un devoir, etc.). En l'absence de communication émotionnelle, il faut souvent que l'information pure (la souffrance, les dysfonctionnements, l'incapacité) atteigne un niveau très grave et très bloquant pour que les gens extérieurs s'en rendent compte."
Omega ( pseudonyme )
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