Témoignage Anne Marie
" A quelle intensité peut-on se plaindre sans être éconduit, à quel moment ça sera-t-il validé à l'extérieur?  
Alors qu'en interne la douleur est ressentie, peut-être de façon plus fine que les autres.  
 
Pour utiliser une échelle de gravité, il faut connaître la valeur de chaque échelon telle qu'elle est utilisée par les autres, et on n'a pas la moindre idée des repères communs. C'est le plus gros problème, je pense.  
 
Donc on peut exprimer trop fort une gêne qu'on ressent comme une douleur et ne pas être pris au sérieux, et ne pas oser dire une douleur grave par peur de ne pas être pris au sérieux."  
 
"Repérer les urgences vitales, c'est énorme, mais après, comment le dire à un médecin et qu'il nous croit?  
Pas possible d'arriver chez le médecin en lui disant "j'ai un début de gangrène", ça passe très mal."  
 
"En état de stress, je ne sens plus du tout la douleur.  
Je m'en aperçois car quand le stress baisse, je me rends compte que j'ai dépassé les limites et donc douleur bien plus intense."  
 
"Et oui, c'est effectivement un cercle vicieux, dans mon cas, c'est mon corps qui a appris à ne surtout plus montrer la douleur après avoir été un bébé qui pleurait beaucoup. Je pense que le défaut de réponse a entraîné mon état. Donc le stress de devoir montrer bloque tout, j'ai mal quand je suis bien tranquille."  
 
Commentaires de Manu un ami d'Anne Marie : "Anne marie est très lucide sur le moment et a l'orale, c'est juste inaudible pour l'autre en face, le fait de noté n'y changerais rien. tout est dit, avec force détails, et souvent la connaissance du terme scientifique exacte qu'elle évite de dire pour ne pas empiéter sur le rôle du médecin qui n'aime pas ça du tout en générale.  
 
Mais la personne qui arrive pour dire bonjours docteur j'ai un spondilo, on lui dit asseyez vous là, ou est-ce que vous avez appris ce mot là, sur internet?  
Faite trois pas, très bien, dans l'autre sens, ok. bon c'est de l'arthrose. deux antalgique matin et soir. (façon "a votre écoute coute que coute" pour ceux qui ont entendu ces furieux sur france inter le midi)  
 
Bref c'est inacceptable pour l'interlocuteur en face, médecin ou pas, mais c'est pire face a un "medecin debout qui sait quant on est un patient couché" comme le disait si bien déproges.  
L'acceptation même de l'idée qu'une personne puisse souffrir alors même que ça ne se voit pas n’existe pas.  
Il faut la créer!"
ASPERANSA
SATEDI
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